Chasser des lapins avec des furets
Nous cultivions le colza, les choux, les navets, les betteraves. Ces cultures attiraient le gibier. Le bocage, omniprésent, morcelait les terres en superficies de deux à trois hectares, entourées de haies propices à la colonisation et au gîte du gibier. Le lapin en particulier était très abondant. Des lapereaux nés en janvier se reproduisent au mois d’août suivant. La maladie infectieuse du lapin qu’est la myxomatose est ainsi apparue du fait du surpeuplement. Peut-être a-t-elle également été accentuée par des lâchers de lapins issus de clapiers et inadaptés à la vie sauvage.
Le surpeuplement de lapins conduisait au saccage des cultures de blé et d’orge. Par conséquent, la chasse prenait alors non plus seulement la forme d’un loisir, mais devenait un moyen de réguler le gibier. A cet effet, nous localisions la présence de terriers, souvent creusés dans des tas de terrre et de souches. Mon ami Antoine possédait une dizaine de furets, sortes de putois qui nous aidaient dans la chasse aux lapins. Antoine ouvrait leur cage et les furets visitaient les terriers pour en extirper l’occupant, que nous tirions au fusil dès son apparition. A la fin de la chasse, Antoine tapait sur la cage avec une chaîne, dont la résonance rappelait les animaux chasseurs.