Archive pour la catégorie ‘Les ateliers d’écriture’

Atelier d’écriture en EHPAD

« Chère Isabelle,

Au nom du groupe de l’Atelier Transmission et Partage, animé depuis 2 années, 2 fois par mois à la Résidence Tharreau, sachez que vous aller nous manquer.
Vous avez :
- la passion du vocabulaire, de l’écriture comme une romancière
- transmis le savoir et recueilli le récit de la mémoire des anciens,
- le partage des émotions avec empathie,
- le respect des résidents avec bienveillance,
- construit l’union du groupe en partageant des moments de bonheur.

Merci de les avoir accompagnés comme un capitaine à bord de son bateau.
Je ne manquerais pas de transmettre votre nom à mes collègues animatrices.
Très cordialement. »

Régine Maudet

 

La fête des mères en EHPAD

« Le goûter de la fête des mères et pères était joyeux et ce fut un bon moment. M. C. et Mme T. ont lu les réflexions et textes écrits en ateliers d’écriture, M. G. le pianiste a accompagné les lectures en musique. Merci pour votre travail de groupe réussi. »

Régine animatrice, 24 mai 2014

 

Ecrire (expression libre)

ECRIRE c’est…

Ouvrir son cœur

Terrasser les verrous de la peur

Faire céder les barrières qui nous limitent

Laisser venir les mots en bribes

Sentir la douceur du printemps

apprivoiser le temps

Respirer la LIBERTE et la PARTAGER.

 

Poésie pour un atelier de Centre social

 

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Mon doudou si doux
Était bien trop mou
Mais j’étais si fou
De ses câlinous.
      
Mon matou si roux
Était bien casse-cou
Pour chercher des poux
Aux rats dans leurs trous.
 
Mon Loulou hindou
Était bien jaloux
Car tous mes tatoos
S’appelaient Milou.

Le sommeil

cliquez sur le livret: LE SOMMEIL

Livret sur le sommeil réalisé d’après les propos des participants d’un atelier d’écriture pour personnes âgées en 2013.

Recueil de témoignages sur l’occupation allemande

« Dans le café de mes parents, rue Barjot, nous recevions les allemands tous les vendredis soirs. Ils apportaient un jambon, et avec ma sœur, nous leur préparions l’omelette au jambon. Mais nous n’y avions pas droit. Toutefois, les allemands étaient corrects avec nous, et payaient l’addition. Ils demandaient que je chante avec ma sœur « J’attendrai ton retour ».

A côté de la maison vivait un voisin qui collaborait avec eux. Nous le redoutions, même si nous aimions bien son adorable petit garçon. Nous avions constamment peur, et nous avons appris à bien tenir notre langue. Les collaborateurs étaient prêts à dénoncer quiconque pour de l’argent.

Mon fiancé avait profité d’une permission pour ne pas retourner au Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne. Il se cachait. Je portais ma bague de fiançailles depuis la veille de son départ, et les allemands me questionnaient pour savoir où il était. Je jouais la comédie, et pleurais, pour faire croire qu’il me manquait. En réalité, il était caché dans une ferme en Vendée. Le secrétaire de mairie de La Tessoualle lui avait établi une fausse carte d’identité, à partir de l’état civil d’un défunt. Il aidait ainsi beaucoup de jeunes réfractaires, au péril de sa vie, car il prenait le risque d’être fusillé.

J’ai épousé mon fiancé après la Libération. »

 

« Mon mari s’est fortement investi pendant des années dans la Résistance. Il avait 20 ans en 1939. Blessé de guerre, il s’était fait enrôler dans la Résistance pendant son hospitalisation. Quoique jeune, il avait déjà les poumons malades du fait de la guerre, et un genou blessé.

Il a participé activement à la libération de Mortagne-sur-Sèvre et de La Vendée. Il se rendait régulièrement à la brigade de gendarmerie de Saint-Maur -les-Fossés, pour organiser la Résistance. Les gendarmes de Saint-Maur venaient eux chercher du ravitaillement à Chavagnes-les-Redoux, à 10 km de Pouzauges.

Mon mari était à la tête d’un réseau de résistants vendéens. Il avait un ami très cher, Marius, qui fut malheureusement parmi les premières victimes. Marius faisait partie de la Petite Eglise, de culte protestant. Quand ses parents ont été prévenus, ils étaient en prière au Temple. Ils n’ont ni bougé ni bronché, à l’annonce de cette funeste nouvelle…

J’ai connu mon futur époux quand il organisait la libération de Mortagne-sur-Sèvre. Il était vendéen et s’est rapidement intéressé à moi. Si bien qu’un jour, il a demandé ma main à mon père, que l’on surnommait « Badinette », tant il aimait plaisanter. Fidèle à sa réputation de blagueur, mon père a répondu :

« - Que veux-tu faire avec la main de ma fille ? Tu la prends tout entière ou pas du tout ! »

Mon mari organisait la libération avec un corse nommé Muratti, qui lui aussi a épousé une mortagnaise. Je me souviens de l’accent prononcé de Muratti quand il disait :

« - Je m’appelle Muratti, c’est moi qui te l’a dit ! » (sic).

Mon époux, pensionné de guerre, a été honoré de plusieurs décorations pour ses faits de Résistance. »

 

« Les classes 44 et 45, dont je faisais partie, n’ont pas été appelées. Mais nous étions prêts et voulions partir pour combattre en patriotes ! Devenir des héros. Sauver la France.

Nous n’avons compris que plus tard, ce à quoi nous avions échappé… »

 

  « Au camp de Buchenval, un homme que je connaissais a vu son oncle s’écrouler. Il n’a pas pu s’approcher de lui pour le soutenir, sous peine d’être fusillé sur le champ. Il a été contraint de jouer l’indifférent et de masquer sa profonde détresse. »

 

« A la Libération, les résistants ont été chercher, chez elles, les filles qui avaient collaboré et couché avec les allemands. Elles étaient nombreuses et furent tondues sur le trottoir devant tout le monde. Elles étaient connues pour avoir dénoncé, moyennant une contrepartie financière, des permissionnaires au STO, qui n’étaient pas repartis en Allemagne. Elles ont du défiler dans les rues. Leur procès s’est tenu au tribunal d’Angers. Elles ont été condamnées à des peines de prison, suivies d’une interdiction de séjour sur Cholet. Et il valait mieux pour elles… »

 

«Nous habitions une propriété en Toscane, avec une écurie de chevaux de courses et d’animaux de boucherie, une « scuderia ». J’avais 15 ans. Papa et mon frère jumeau avaient quitté la propriété pour se cacher.

Les allemands occupaient la maison. Ils dormaient à l’étage sur le foin. Pendant la journée, ils descendaient vivre et manger au rez-de-chaussée. Mais ils nous respectaient et ne nous ennuyaient pas, excepté le fait d’insister pour savoir où étaient les hommes.

 

Une nuit, de la fenêtre de la chambre de mes parents à l’étage, nous avons assisté à un effroyable drame, ma sœur, ma mère et moi. J’ai vu les allemands ramasser six hommes dans une charrette, tirée par… un homme âgé. Ils se sont arrêtés devant des grands arbres, et ont saisi des cordes qui se trouvaient dans la charrette. Les hommes en sont sortis, et j’ai reconnu le fiancé et le père d’une jeune femme que je connaissais.

A grand renfort de signes, les allemands ont demandé au fiancé de faire un nœud avec la corde, d’accrocher la corde à une branche de l’arbre, et … de passer la tête dans le noeud. Le fiancé a bien compris qu’ils allaient participer à leur propre pendaison. D’un geste ample, il a bousculé les allemands en criant en italien « Mort pour mort ! » avant de prendre la fuite dans le noir. Je l’ai vu courir en zigzaguant pour éviter les tirs de balles, puis il a disparu dans une bouche d’égout.

Les allemands ont pendu six hommes en représailles. Aussitôt pendus, ils leur tiraient une balle dans la tête. Ils ont laissé le corps du père de la jeune fille que je connaissais, pendu à la branche d’un arbre sous une chaleur torride, en proie aux mouches. La nuit qui a suivi, d’autres allemands sont venus déguiser la dépouille pendue, avec un chapeau et des accessoires, pour trouver dans ce spectacle morbide et inhumain, d’ignobles sujets de moqueries. »

 

 

Poème des mois qui passent

Janvier fait rallonger les jours ;

Février fête les amoureux ;

Mars annonce le printemps ;

Avril voit le renouveau de la nature.

 

Mai sent le muguet et les congés ;

Juin sent les foins et les fruits rouges ;

Juillet fait dorer les moissons et promet leurs battages ;

Août offre ses baignades et ses jeux de plage.

 

Septembre sent les raisins et les cèpes ;

Octobre fait griller les châtaignes et récolte le miel ;

Novembre apporte les feux de cheminée et les veillées ;

Décembre prépare les fêtes dans le froid ;

 

Et moi, j’aime l’année avec foi.

 

Création d’un acrostiche LUNETTES

L es lunettes sont très pratiques pour la lecture,

U n peu chères et peu remboursées, il faut en prendre soin :

N e pas les laisser tomber, ne pas les rayer,

N e pas les laisser traîner et les ranger dans leur étui .

E lles protègent aussi du soleil et des éblouissements en voiture,

T oute la journée, je les porte sur le nez,

T ous les soirs, je les range au coucher,

E t le matin, je les prends pour lire le journal,

S i utiles et si petites, elles me sont grandement précieuses !

 

Les rencontres individuelles

Traverser les difficultés

Rencontres_individuellesCertaines personnes éprouvent un besoin très prenant de mettre des récits de vie en mots, pour extérioriser et apaiser les épreuves endurées, qui peuvent ne pas être digérées. La difficulté de ce retour sur soi les amène quelquefois à prendre contact avec moi pour une aide à l’écriture, pour conserver ou transmettre une trace écrite, en se déchargeant de la technique et se libérer par le dire.
Ainsi Madame S. ne parvenait pas à faire le deuil de sa maman. Elle était animée depuis son décès de la ferme volonté de « raconter la vie de sa maman comme elle l’avait connue » pour transmettre cet écrit à ses propres enfants. Pourtant elle ne parvenait pas à accoucher de ses mots et de ses maux. Elle prit contact et nous avons commencé une écoute via des entretiens réguliers. Libérée de la plume, sa parole était libre, et la relecture lors de la rencontre suivante lui permettait de valider et de compléter les écrits produits. Au fil des rencontres, elle a pu peu à peu se réconcilier avec les épreuves du passé pour se recentrer sur le présent, ses désirs et aspirations. Le pont était franchi dans la confiance.

A qui s’adressent les ateliers d’écriture?

« L’écriture c’est une manière, c’est un moyen, c’est une arme pour reprendre en main son destin. »
Boris Cyrulnik.

Ateliers2Toute personne peut décider de participer à un atelier d’écriture. Qu’il s’agisse d’adultes, d’enfants, d’adolescents, de personnes âgées, de personnes en difficulté, de personnes malades ou incarcérées. L’écriture devient un exutoire, une médiation, un substitut à la parole. Elle fait intervenir les notions primoridales d’écoute, de plaisir, de libération ou de jeu.
Les objectifs sont l’expression des pensées et des émotions, la communication au sein du groupe ou en privé, la création et le changement.

Références:
  • Mission d'Ecrivain public pour le Pôle social de la VILLE de CHOLET
  • Auteur d'ouvrages institutionnels et privés
  • Animatrice d'ateliers d'écriture "Transmission et partage" en EHPAD