La lessive autrefois
Les participantes se souviennent d’avoir utilisé le battoir à linge pour faire les lessives, qui étaient l’affaire des femmes. Certaines dames se louaient pour faire des lessives chez les particuliers.
La fréquence des lavages revenait tous les huit à quinze jours, selon le choix des maîtresses de maison. L’été, dans le milieu agricole, les femmes ne lavaient pas pour se consacrer aux travaux des champs avec les hommes. Il fallait donc avoir des réserves de linge. Tous les draps étaient blancs à cette époque. Le gros coton tissé, le lin ou le chanvre en faisaient des tissus lourds à manipuler.
Une participante se souvient avoir vu à Maulévrier les draps étendus sur des fils tirés sur la place du village, quand il n’y avait pas assez de place dans les jardins des particuliers pour les étendre. Les voisins s’entraidaient à cette époque ! Si l’espace extérieur suffisait, les draps « blanchissaient sur pré » pour obtenir un linge bien blanc, séchage à la lune et au soleil.
A Cholet, les tissages blanchissaient ainsi leur linge sur pré. Les ateliers de tissage locaux TURPAULT, ALLEREAU, PELLAUMAIL et BREMOND utilisaient notamment les terrains de l’Etang de La Godinière, à l’emplacement de l’actuel Musée du Textile.
Quand les travaux des champs étaient finis, en général après les vendanges, les femmes commençaient « la bue », c’est-à-dire la grande lessive. Elles se rendaient au bord d’un trou d’eau, qu’on appelait le douet, ou aux abords de la rivière. Il fallait casser la glace en hiver, l’eau glacée boursouflait les mains…
Quand le douet était fermé à l’amont et à l’aval, l’eau ne courait plus. Un homme, qui pouvait être le cantonnier, était chargé de renouveler l’eau du douet en ouvrant le débit pour relancer le courant.
Le lavoir en ciment permettait de récupérer l’eau de pluie ou de pomper à partir du puits.
Le battoir à linge était une pièce de bois taillée dans une planche, avec un manche.Le battoir mesurait au minimum 20 cm en hauteur, d’une largeur de 15 cm et d’une épaisseur de 2 cm environ. Sa partie plate et lisse servait à battre le linge lors des lessives. Il était d’autant plus lourd dans la main que l’eau imprégnait son bois.
Pour laver le linge, il fallait s’agenouiller au bord de l’eau sur un « garde-genoux ». Il n’était pas judicieux de mettre un coussin au fond du garde-genoux, il se serait imbibé d’eau ! On préférait caler une guenille pour adoucir le contact des genoux, une vieille blouse ou un grand jupon.
En guise de lessive, on utilisait la lessive de marque PHENIX. Mais pendant la guerre, la pénurie de lessive contraignait à utiliser les fleurs d’iris mélangées à de la cendre, ou la suif de bœuf qui était un corps gras consistant, pour fabriquer du savon. Le linge bouillait dans des chaudrons d’airain, alliage de cuivre et d’étain. L’intérieur du chaudron était en cuivre.
Ce n’est que plus tard que sont apparus les lavoirs maçonnés dans les maisons particulières, qui possédaient des jardins.